Un nouveau système d’apprentissage de qualité pour accroître les compétences des jeunes au Burkina Faso

01 April 2021

Les apprentissages de qualité sont un moyen efficace d'assurer une transition rapide et efficace entre l'école et le marché du travail pour les jeunes en leur permettant d'acquérir une expérience de travail ainsi qu'une formation technique et professionnelle. Ils favorisent également une meilleure coordination entre l'éducation et le monde du travail en permettant aux formateurs des institutions d'EFTP de mieux comprendre les compétences et qualifications nécessaires sur le marché du travail.

L'OIT promeut les apprentissages de qualité, car ils aident non seulement les jeunes à accéder à des emplois décents, mais aussi les entreprises à trouver des travailleurs performants pour combler leurs besoins en compétences.

Sous l'égide de l'Initiative mondiale pour des emplois décents pour les jeunes, le «Appui à l'Initiative mondiale pour des emplois décents pour les jeunes dans la région du Sahel» vise à améliorer la création et l'accès à des emplois décents pour les jeunes dans la région du Sahel. Au Burkina Faso, le projet se concentre principalement sur la promotion d’un apprentissage de qualité caractérisé par la formation de type dual dans les centres de formation et en entreprises.

Les systèmes d’apprentissage de qualité selon l’OIT reposent sur six éléments essentiels et interdépendants: 1) un dialogue social constructif; 2) un cadre réglementaire solide; 3) des mécanismes de financement équitables; 4) des rôles et responsabilités clairs des différentes parties prenantes; 5) une forte adéquation du système au marché du travail; et 6) le caractère inclusif, ouvert à tous.

Pour renforcer l’appropriation du concept d’apprentissage de qualité au Burkina Faso, le BIT a entrepris des actions complémentaires liées aux six éléments énumérés ci-dessus. Six études ont été effectuées pour mieux comprendre le système actuel, définir ses forces et ses faiblesses pour chaque élément clé, ainsi que formuler des recommandations claires pour son amélioration.

Ces études ont permis, d’une part, de faire un état des lieux en dégageant les forces et les faiblesses et, d’autre part, de formuler des recommandations et des conclusions pour une prise en compte des éléments de l’apprentissage de qualité dans le système de formation professionnelle au Burkina Faso.

Des recommandations principales sont formulées en vue d’une implantation efficiente de l’apprentissage de qualité au Burkina Faso. Elles s’adressent prioritairement au gouvernement, aux organisations d’employeurs et syndicats.

Il s’agit de:

  1. Poursuivre et approfondir les études prospectives du développement économique au niveau des services techniques du Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement pour anticiper sur les besoins en compétences de l’économie nationale en collaboration avec les autres ministères concernés;
  2. Actualiser les études faites par l’ONEF du MJPEJ sur les créneaux porteurs par région;
  3. Renforcer prioritairement le cadre réglementaire pour donner une base légale à tous les autres éléments de l’apprentissage de qualité;
  4. Elaborer au niveau de la DGFP du MJPEJ une stratégie nationale de l’apprentissage de qualité en concertation avec tous les acteurs, notamment les partenaires sociaux et les organisations professionnelles;
  5. Produire des programmes de formation à partir des référentiels de formation et de certification existants ou à venir avec des plans de progression en entreprises, d’une part, et des plans de progression dans les structures de formations complémentaires, d’autre part, en collaboration avec les entreprises, les organisations professionnelles et les partenaires sociaux;
  6. Créer deux réseaux, un pour les entreprises formatrices et l’autre pour les structures de formation professionnelle, couvrant l’ensemble du territoire national;
  7. Promouvoir le partenariat entre les entreprises formatrices et les structures de formation ayant des apprentis en commun;
  8. Faciliter la communication entre les enseignants/formateurs des structures de formation et les maîtres d’apprentissage/tuteurs dans les entreprises pour un meilleur suivi technico-pédagogique de l’apprentissage;
  9. Renforcer le plaidoyer auprès des branches professionnelles pour la reconnaissance des titres de qualification par apprentissage dans les conventions collectives interprofessionnelles;
  10. Considérer le dialogue social et la prise en compte de l’équité homme/femme et des PSH comme des préoccupations permanentes à tous les niveaux du système d’apprentissage de qualité, à savoir le renforcement du cadre de la réglementation, l’élaboration de la stratégie nationale, la conception, la mise en œuvre et le suivi-évaluation des projets et programmes d’apprentissage jusqu’aux stratégies d’aide à l’insertion des jeunes formés.

Ces six études ont vu le jour grâce à une collaboration entre le BIT et le Ministère de la Jeunesse et de la Promotion de l’entrepreneuriat des jeunes via la Direction générale de la formation professionnelle et d’autres structures impliquées dans l’enseignement et la formation technique et professionnelle. Des représentants des partenaires techniques et financiers, des organisations professionnelles, des organisations syndicales, des chambres consulaires, des entreprises, des centres de formation et des apprenants et de leurs familles ont également fortement contribué aux études.

Le BIT souhaite faire connaître davantage le système d’apprentissage de qualité pour contribuer aux initiatives développées par le gouvernement du Burkina Faso pour promouvoir l’emploi décent des jeunes.

Author

Josée-Anne Larue

Gestionnaire de projet, emploi des jeunes, BIT 

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